Anna Agueb-Porterie porte la candidature d’une jeune engagée, qui se mobilise en manif, qui vote blanc, mais qui ne se désintéresse pas de la politique pour autant . Engagée très tôt dans des luttes sociales et écologiques en France et à l’international, elle sait que la politique ne se limite pas seulement à sa définition institutionnelle, et souhaite faire de la politique autrement. Elle a décidé d’en faire son cheval de bataille pour l’élection présidentielle de 2022, au travers d’une initiative citoyenne qui lui parle : La Primaire Populaire.

La politique, ce n’est pas juste les institutions : on en a marre d’être représentés par les mêmes personnes

Elle a l’éloquence de Christiane Taubira, l’obstination de Sandrine Rousseau et les valeurs d’une France qui ne veut pas se soumettre. Seule la notoriété manque à Anna Agueb-Porterie. En se présentant à la Primaire populaire pour l’élection 2022, la Sauvagnonnaise de 23 ans n’ambitionne pas de remplacer Emmanuel Macron. Cette militante, qui prône l’écologie sociale et la démocratie directe souhaite « porter un discours à grande échelle ». « La politique, ce n’est pas juste les institutions : on en a marre d’être représentés par les mêmes personnes. » Pour Anna Agueb-Porterie, il faut réconcilier. Avec la Primaire populaire, l’électeur peut désigner n’importe quel citoyen qu’il considère comme proche de ses valeurs. Cela peut être un « grand candidat », mais aussi des candidats « irrévélés » comme Anna Agueb-Porterie. Mi-août, il lui manquait la moitié des 500 parrainages pour se présenter officiellement.

Se sentir légitime
« Le principe de cette primaire, c’est ce que je fais dans mon travail », souligne-t-elle. En dernière année d’un master Politiques Publiques en Action humanitaire internationale à Paris, Anna Agueb-Porterie travaille en même temps pour L’Alliance Citoyenne sur Aubervilliers (93). Elle y fait du « community organizing ». « On forme des personnes qui vivent les mêmes injustices à se mobiliser et à porter des revendications concrètes auprès de décideurs politiques », détaille la jeune femme. En français, le terme signifie organisation de communauté. « Dès qu’on entend ce mot en France, cela sonne péjoratif », s’exaspère Anna Agueb-Porterie.

Ce procédé « permet d’obtenir des victoires concrètes sur le court terme ». « Les gens se rendent compte de leur pouvoir d’agir », remarque-t-elle. Dans un temps plus long, elle s’intéresse à l’éducation populaire. « Ce n’est pas parce que vous n’avez pas tel diplôme que vous ne pouvez pas donner votre avis. » Pour Anna Agueb- Porterie, cela passe par une démocratie directe, dans laquelle chaque citoyen est son propre représentant.

Une vagabonde engagée

C’est son ami Paul Poulain, qui lui a parlé de la Primaire populaire. « Il voulait encourager des femmes et des jeunes à se présenter », relate-t-elle. Avec lui, elle a fondé la plateforme Notre Maison Brûle, qui sensibilise aux dangers industriels et anime les ateliers d’Emancipation Collective, un mouvement d’éducation populaire politique qui vise à repolitiser le territoire via des questions sur l’amélioration de la société.

L’écologie et la défense des droits de l’Homme sont ses combats au-delà même des frontières. Lors d’un stage de quatre mois aux Philippines, Anna Agueb-Porterie a réalisé un documentaire vidéo sur la protection de la biodiversité, présenté devant une convention des Nations Unies. En Colombie, elle a travaillé six mois pour l’ONG CLEO, agence de conseil en action humanitaire travaillant autour de la prévention de la violence urbaine dans des quartiers défavorisés de Barranquilla.

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, la jeune femme a toujours été « indignée ». À la sortie du lycée, elle pose ses valises à Montréal pour étudier les sciences politiques : « Je voulais comprendre le monde dans lequel on vit ». Mais elle déchante au bout de quelques mois, rattrapée par ses idéaux. « On me faisait reproduire ce que je veux combattre ». Si elle ne réunit pas assez de parrainages pour cette primaire, la Sauvagnonnaise se dit prête à constituer une équipe. « Je ne me considère pas en concurrence. Plus on est d’alliés, mieux c’est ! »

A Barranquilla, Colombie, où Anna a lancé une collecte de nourriture et de produits de première nécessité pour les familles les plus démunies de la Côte Caraïbéenne

Vous pouvez dès à présent plébisciter sa candidature sur le site de la primaire populaire en suivant le Tutorial accessible via le lien ci-contre.